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samedi 27 avril 2024
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Classes prépa, alternance, des filières d’excellence qui répondent aux besoins de Mayotte

Alors que plus de 100 000 élèves prennent cette semaine le chemin des classes, quelques dizaines d'entre eux inaugurent des filières d'excellence. C'est le cas de la quinzaine d'élèves de la classe préparatoire aux grandes écoles qui a ouvert au lycée de Sada, ou de nouvelles filières en alternances créées à la demande du monde économique local. Une promesse d'avenir pour l'île.

“C’est un grand honneur pour nous que vous veniez nous voir, on veut vous montrer qu’on peut être les meilleurs et qu’on va être les meilleurs” lance le jeune Madi Mroudjae Chakira au recteur Gilles Halbout, venu visiter la nouvelle classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) qui fait ses premiers pas cette semaine au lycée de Sada dans des locaux tout neufs. Plusieurs de ces élèves triés sur le volet avaient déjà rencontré le recteur pour avoir eu des mentions Bien ou Très Bien au bac 2021. Qualifiés de “crème de la crème” par leur proviseur, tous se destinent aux meilleures écoles, et la plupart compte revenir.

“C’est une grande fierté d’ouvrir cette deuxième classe préparatoire” exprime à son tour Gilles Halbout, dont on ne sait qui de lui ou des élèves était le plus fier de rencontrer l’autre. “La première concernait les grandes écoles de commerce. Cette année on a de très bons élèves, des mentions TB et B, qui ont candidaté, cela prouve qu’il y a un besoin. Ça a été une bataille car on n’ouvre pas une classe préparatoire comme cela. Mais on a su prouver à tout le monde qu’à Mayotte on avait les forces pédagogiques au niveau des professeurs comme au niveau des étudiants pour créer cette classe-là. On attend une 15 aine d’élèves, on ira peut être jusqu’à une 20aine. L’idée est de rester sur des petits effectifs, dans de bonnes conditions de travail en petits groupes. On préfère limiter le nombre d’élèves pour maintenir le niveau.

On sait qu’on est une première étape dans la formation des élèves car on n’a pas à Mayotte de grandes écoles d’ingénieurs ou de commerce. On sait aussi que nos élèves, on aura besoin d’eux ensuite pour développer le territoire. On leur rappelle qu’il existe des aides pour qu’ils reviennent, et eux mêmes sont motivés pour revenir.”

Madi Mroudjae Chakira

Un autre point sur lequel les étudiants sont sur la même longueur d’onde. Alors que leur professeur de philosophie abordait la notion “d’héritage”, tous souhaitent que Mayotte hérite de la chance qui leur est donnée, au premier rang desquels Madi Mroudjae Chakira, désigné porte-parole du groupe. “Après la classe prépa je pense faire une licence en économie et par la suite un master et ensuite j’aimerais revenir à Mayotte. Je prévois de commencer ma carrière ailleurs pour acquérir des compétences pour ensuite revenir développer mon île. On en a parlé avec nos camarades et on a globalement tous la même intention.”

Coller aux besoins locaux

Investir dans la formation pour répondre aux besoins de Mayotte, c’est un objectif assumé du rectorat et du Conseil départemental, qui développent ensemble des formations en ce sens.

“Notre CFA est en pleine expansion, vante Gilles Halbout. Nous avons mis en avant depuis deux ans l’idée de coller aux besoins du territoire, ça répond aux besoins des entreprises qui nous demandent de créer des formations en alternance de cadres intermédiaires, donc plutôt en BTS, on continue à en ouvrir, soit à 100% en alternance, soit des classes mixtes, formation initiale et en alternance.”

Visite du recteur en plein cours de philo

Illustration de cette volonté, plusieurs classes ont germé dans les locaux neufs des hauteurs du lycée de Sada, dont un nouveau BTS en alternance. Dans une salle où les étudiants jonglent entre dossiers papiers et écrans d’ordinateurs, le formateur David Maillot explique. “Ici nous sommes en apprentissage BTS NDRC, négociation et digitalisation de la relation clients, et c’est une classe en alternance : les élèves sont la moitié de la semaine ici et la moitié en entreprise, ce qui est très enrichissant pour eux. Ce BTS consiste à faire de la relation client mais pas dans une unité commerciale, ça sera à eux d’aller chercher des clients, faire de la prospection, savoir négocier. On est dans un monde où la digitalisation est devenue primordiale, et le fait d’apporter le numérique se fait aussi de plus en plus à Mayotte. On est là pour accompagner ce changement. C’est une filière créée à la demande des employeurs car il y a une digitalisation énorme dans les points de vente, notamment parmi les jeunes créateurs d’entreprise qui veulent faire bouger les choses”.

Développer les études supérieures à Mayotte

Avec une demande croissante dans ce genre de compétences, l’emploi est quasi assuré à chacun d’eux. Et c’est aussi un bond en avant pour le rectorat de plein exercice et l’académie régionale de Mayotte. “On a plusieurs objectifs”, insiste Gilles Halbout. “D’une part développer l’enseignement supérieur à Mayotte, les classes préparatoires, les BTS, c’est important pour une région académique de développer notre capacité à maintenir nos étudiants ici avec une offre de formation. Ensuite, il faut que ces formations collent avec les besoins du territoire. L’an dernier on a créé des formations santé, développé des filières médicales pour les infirmières, et là avec la digitalisation c’est un besoin des entreprises remonté par le Medef et la CCI”.

Un besoin auquel le rectorat répond “progressivement”, en raison de contraintes de locaux, mais aussi pour éviter un rush des élèves dans ces classes, plus efficaces en petits groupes. Mais il n’en reste pas moins que l’offre de formation dans le supérieur s’en trouve en pleine expansion, décrit le recteur.

Tous les lycéens de France n’ont pas cette vue depuis leur classe de philo

“Cette année on a environ 1200 élèves en première année d’études supérieures, soit une augmentation de 20% pour cette année. Mais on sait qu’on a un retard puisque seuls 25% des bacheliers peuvent poursuivre à Mayotte en post-bac. Si on continue comme ça on arrivera assez rapidement à pouvoir accueillir 2000 bacheliers dans le supérieur, c’est notre objectif pour dans 2 ou 3 ans, ça demande de nouveaux locaux, c’est ce que nous faisons ici et dans de nombreux lycées, ainsi qu’avec des projets de développement du CUFR. Vous verrez dans les semaines à venir toute une gamme de nouvelles formations, de la santé au commerce en passant par la formation, le sport, le tourisme et la restauration/hôtellerie. Sur toutes ces filières on poursuit, le plus rapidement possible, mais pas trop vite pour ne pas le faire au détriment de la qualité.”

Y.D.

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