L’annonce de la réouverture des liaisons vers les Comores aurait du sonner comme un soulagement. Pour le Laboratoire de Mayotte, elle a plutôt signé le début d’un cauchemar. L’archipel voisin réclamant un test PCR négatif pour rejoindre son sol, c’est un afflux considérable de voyageurs qui s’est pressé aux portes des deux sites du laboratoire privé.
Avec un pic ce jeudi. “Il y a eu des débordements toute la semaine mais aujourd’hui ça a viré à la quasi-émeute”, déplore la direction qui a décidé de stopper net la réalisation de tests PCR dans ses locaux. “Nous ne pouvons plus assurer la sécurité de notre personnel et du plateau technique”, soutient la direction.
Le laboratoire continuera toutefois d’analyser les tests “provenant de l’extérieur” mais à charge des autorités “de trouver une solution”.
L’agence régionale de santé renvoyait encore en début d’après-midi sur son site vers le centre de prélèvement de la MJC de Tsoundzou, mais le site n’était pas à jour. Contactée par téléphone l’ARS confirme que ce centre “géré par la préfecture” est bien fermé depuis le mois de juin.
A l’instar du laboratoire, l’ARS attend donc “les directives de la préfecture”. Il n’y aurait, pour l’heure, pas d’alternative aux passagers nécessitant un test RT-PCR pour se rendre aux Comores.
Pour l’heure, les informations émanant du site de la préfecture semblent contradictoires puisqu’on y lit que le test antigénique serait accepté… uniquement pour les personnes non vaccinées. Pour l’entrée à Mayotte à l’inverse, le test antigénique est accepté pour les passagers vaccinés.
“L’entrée aux Comores est soumise au protocole sanitaire suivant, à l’embarquement :
- Pour les personnes vaccinées par un vaccin reconnu par l’autorité européenne du médicament :
- Présentation d’un résultat négatif d’un test PCR de moins de 72h ;
- Présentation de l’attestation de schéma vaccinal complet ;
- Pour les personnes non vaccinées par un vaccin reconnu par l’autorité européenne du médicament :
- Présentation de l’attestation de sortie de Mayotte ;
- Présentation d’un justificatif de motif impérieux ;
- Présentation d’un résultat négatif d’un test PCR de moins de 72h ou antigénique de moins de 48h.”
La préfecture évoque “une coquille” qui n’était pas encore corrigée. “Pour aller aux Comores, c’est un test PCR, point” confirme la préfecture.
Contactée pour plus d’informations, la sous-préfète Nathalie Gimonet rappelle l’installation en janvier en 24h d’un centre de dépistage antigénique dans l’aérogare de l’aéroport. “Une semaine plus tard, la crise se dégradant, le gouvernement a transformé l’obligation de dépistage en dépistage par test PCR, ce qui est plus compliqué à Mayotte. Il y a le laboratoire du centre hospitalier dont la capacité est d’abord dédiée aux malades, cas contacts et personnes hospitalisées, et le laboratoire privé qui peut assurer une centaine d’analyses par jour du lundi au vendredi.
Pour faire face à l’afflux de voyageurs on avait alors transformé le centre de tests antigéniques en centre de tests PCR, et nous avons déporté le centre à la MJC de Tsoundzou avec le soutien de la Ville de Mamoudzou, c’est ce qui a permis de maintenir la continuité territoriale entre Mayotte, La Réunion et la métropole. Puis la situation s’est améliorée sur le front sanitaire, ce qui a conduit autour du 9 juin à autoriser les déplacements entre Mayotte, La Réunion et la métropole avec un test PCR ou un test antigénique de moins de 48h. Sans surprise, les voyageurs se sont reportés sur les tests antigéniques. Au bout d’une semaine de maintien des deux dispositifs on a été conduits à fermer le centre de Tsoundzou2. Voilà où nous en étions ce matin. Entre temps il y a eu une demande forte de voyageurs souhaitant se rendre aux Comores qui exigent toujours un test PCR alors qu’on a proposé depuis plusieurs semaines un protocole qui inclurait le test antigénique dans les deux sens. L’Union des Comores n’a pas encore répondu à cette proposition. Pour répondre à la situation actuelle, je suis en train de voir comment monter en urgence un centre de prélèvement PCR.” Ce dernier sera mis en œuvre “aussi rapidement que possible” assure la représentante de l’Etat qui précise avoir besoin d’ “au moins 48 à 72h”. “On l’a fait en un temps record en janvier, on le fera à nouveau” en dépit du fait qu’on ne soit plus “sur un principe de continuité territoriale”.
Et de rappeler que pour la Réunion et la métropole, le dépistage antigénique se déroule “sans difficulté”.
Les vols vers les Comores ont repris lundi “avec très peu de passagers” sur des vols d’AB Aviation, un vol Ewa est prévu demain, vendredi et un autre dimanche, avec des capacités respectives de 60 passagers. La préfecture invite aussi les passagers à “bien prendre connaissance” du protocole sanitaire en vigueur “pour le retour”.
Plus d’informations à venir.
YD avec GM
Comments are closed.