Ce jeudi soir, un bus a été caillassé à Dzoumogne, et un autre à Bouyouni, dans le Nord de Mayotte, vers 18h. Dans ce dernier, 6 élèves ont été blessés sur les 62 transportés, et le courage du conducteur est encore à souligner, relate Ali Siaka : “Malgré le vent de panique à bord du bus, il a déposé les élèves blessés au dépôt de Longoni où ils ont été pris en charge par les pompiers et a ramené les autres chez eux, puis il est rentré chez lui à Ouangani.” Sur les photos transmises, du sang au pied d’un des sièges du bus.
L’agression s’est produite dans le cadre d’affrontements entre bandes de jeunes de Bouyoni et les autres villages.
Pour Ali Siaka, appeler au droit de retrait n’est plus d’actualité, “j’appelle à l’apaisement, car nous n’obtenons jamais de solutions durables pendant ces mouvements et ça gêne ceux qui veulent étudier. Par contre, je demande aux élus de prendre en charge cette situation dans le réseau transports, et l’ensemble des autorités de la justice, à des mesures qui fonctionnent.”
Voir dans la présence des forces de l’ordre la seule bonne solution s’avère finalement contreproductif selon lui: “Les gendarmes étaient là, mais ça attise la volonté des jeunes de s’en prendre à eux. Et nous, nous sommes entre le marteau et l’enclume. Je voulais dire que ceux qui viennent semer la terreur parce qu’ils aperçoivent les forces de l’ordre, ne doivent pas rester sur ce territoire. Dans un premier temps, ils ne doivent pas être relâchés dans la nature après avoir été arrêtés. Je ne demande pas qu’ils soient forcément emprisonnés à Majikavo, mais il faut trouver la bonne méthode pour les isoler, qu’ils ne s’en prennent plus à ceux qui veulent étudier.” Entre autres solutions, on revient au projet de Centre Educatif Fermé demandé il y a 5 ans par le procureur Garrigue. Les travaux d’intérêt général, encore trop peu nombreux, sont aussi à généraliser.
La parentalité est encore une fois à interroger pour le syndicaliste: “Quand les agresseurs sont identifiés, il faut que les parents paient. Pour qu’ils prennent conscience des dégâts que commentent leurs enfants, mais aussi, parce que les transporteurs doivent être indemnisés.”
A.P-L.
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