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samedi 20 avril 2024
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Fatima Souffou contre Saïd Omar Oili : le choc des bilans

Après la conférence de presse de Saïd Omar Oili chez lui il y a une semaine, sa concurrente aux départementales Fatima Souffou a tenu à dresser le bilan de son action au Département et à présenter sa vision du prochain mandat. Première différence, son binome revendique l'héritage des Chatouilleuses, quand son challenger prône la réconciliation de deux camps "qui n'ont plus lieu d'être".

Accompagnée de Mohamadi Bacar M’Colo, son binome, Fatima Souffou présente un bilan qui, puisqu’elle promet une certaine continuité, est aussi un début de programme. Actuellement vice-présidente en charge de l’administration, des infrastructures et des transports, elle compte opposer son bilan à celui d’un S2O qui a présidé l’institution il y a 15 ans.

Fatima Souffou, quel est pour commencer le bilan que vous dressez de votre mandat au Conseil Départemental ?

Fatima Souffou est également vice-présidente de l’APIOI

Fatima Souffou : Avant de répondre nous voulons insister sur notre candidature, nous sommes des candidats matures, expérimentés et opérationnels immédiatement, c’est le message que nous voulons envoyer à nos administrés et à nos électeurs. Mon binome a été maire de Dzaoudzi Labattoir, moi je suis dans l’exécutif du Conseil Départemental.

Ensuite c’est une union de deux partis, le parti Tanafou za Maore et du MPM Labattoir. Chacun a été choisi par les membres de son parti, l’union s’est faite sans difficulté car nous sommes des enfants des Sorodas, des Chatouilleuses.

Après avoir insisité sur ces deux points, passons au bilan.
Au Conseil départemental je souhaite souligner que ce n’est pas mon bilan, mais celui d’un binome avec Issa Soulaïmana sans qui ce bilan n’aurait pas été possible.

S’agissant de l’administration, nous avons pu avancer des dossiers sociaux très importants, notamment la mutuelle santé pour les agents, les chèques déjeuner, tout cela permet à nos agents de pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Il y a aussi des œuvres sociales comme les chèques de voyage qui ont été validées en commission permanente.

Nous avons pu intégrer 826 agents contractuels qui sont maintenant fonctionnaires territoriaux, car nous savons que tout agent souhaite la sécurité de l’emploi et l’indexation est passée à 40% contre 20% par le passé. On peut aussi parler de la mise en place du CHSCT, qui est une obligation.

S’agissant des infrastructures, on peut commencer par le port. On a récemment lancé les travaux pour le quai No1, afin de nous mettre en ordre de marche pour le projet gazier. Ces travaux sont évalués à 30 millions d’euros. Concernant le port il faudrait aussi évoquer les emplois préservés de la SMART, il reste beaucoup à faire concernant la DSP du port mais le maintien du personnel est déjà une chose importante. Beaucoup de choses ont été dites sur ce dossier, nous avons énormément travaillé avec l’Etat et les usagers du port. L’équipe qui va arriver bientôt aura des éléments pour décider, je ne souhaite pas entrer dans ce débat maintenant. A la date d’aujourd’hui, j’ai toujours prôné la déchéance de la DSP, essentiellement parce qu’elle est mal ficelée. Indépendamment des questions de personne. Concernant le grand port maritime, je pense qu’au Conseil départemental nous avons pris position, mais les choses peuvent évoluer selon comment l’Etat se positionnera. L’objectif du Département c’est de garder la main sur le port. Ce n’est que par les échanges qu’on arrivera à concrétiser quelque chose. On ne va pas lâcher cet outil comme ça.

Nous avons une enveloppe de 200 millions d’euros pour les travaux du port, le quai No1 n’est qu’un début.

D’autres infrastructures sont aussi programmées, ou en cours de réalisation…

Avec un pont le personnel STM pourrait être redéployé sur de nouvelles lignes maritimes

Fatima Souffou : S’agissant des autres infrastructures, on peut évoquer le transport interurbain, terrestre et maritime. C’est un dossier qui a pris du retard car il fallait avoir le PGTD pour l’harmonisation du transport à Mayotte, ça a été réalisé en 2018. Les échéances ne sont toutefois pas pour cette année mais pour les années à venir. Nous avons quelques arrêts de bus qui ont été positionnés, ce projet s’élève à 60 millions d’euros. Il y a la ligne Longoni-Mamoudzou pour le maritime ainsi que Mamoudzou-Dembéni et Mamoudzou-Petite Terre. L’évolution des travaux donne une estimation à 2022 ou 2023 mais le Covid peut reporter des opérations.

Pour le terrestre ça part de Dzoumonié jusque Mamoudzou puis Chirongui et Combani ainsi qu’un pôle d’échange en Petite Terre.
Le Caribus est un projet parallèle mais nous travaillons ensemble depuis 2015 pour bien se coordonner.

Sur le sportif, l’objectif est de se préparer pour pouvoir organiser les jeux dans les meilleurs conditions.

Concernant le gymnase de Petite Terre, il est en rénovation, on y a injecté plus d’un million d’euros.

Dans notre canton nous avons aussi le projet du centre médicosocial et d’une crèche, pour un coût prévu de 6 millions d’euros, ce n’est pas un projet en l’air. Il y a aussi le centre de formation des métiers de la mer avec un coût prévu de 5 millions d’euros, il s’agit là aussi de donner du travail à nos jeunes et de les former à la hauteur des enjeux de Mayotte, et le pôle d’échanges de Petite Terre(30 millions d’euros).

On a aussi soutenu l’interco de PT à hauteur de 5 millions d’euros, avec la première pierre du futur office de tourisme financé à 80% par le CD, et la commune 4 millions, avec la rénovation de l’ACL (association culturelle de Labattoir).

Vous inscrivez votre candidature dans la continuité ou vous prévoyez de changer de direction ?

Fatima Souffou : “Nous allons continuer tous ces projets, c’est pourquoi on demande à nos administrés de nous redonner leur confiance. En un mandat on ne peut pas faire de réalisations concrètes. Lors d’un premier mandat on prend le temps d’apprendre et de lancer des projets, c’est dans la continuité que nous pourrons réaliser ces projets. Nous sommes dans la continuité dans un premier temps. Nous sommes pour le pont entre petite terre et grande terre, nous le soutenons fortement. Avoir le pont, c’est gagner du temps, et le temps c’est de l’argent. Cela fait aussi partie des grands chantiers que nous pouvons lancer pour donner de l’emploi à tous et du travail aux entreprises. C’est aussi un relais vers l’aéroport.

Le STM peut évoluer dans le sens d’un redéploiement des moyens avec le projet de ligne Longoni-Mamoudzou- Dembéni, ses agents n’ont pas à s’inquiéter de ce projet de pont.”

Mohamadi Bacar M’Colo : “Nous avons un projet sur 11 axes dont la famille, la jeunesse, les aînés, les personnes en situation de handicap, l’enseignement, la formation, la culture et le sport, ainsi que d’autres projets qui ont été évoqués.

Sur le sport, nous voyons que nous avons de grands joueurs qui jouent en métropole et qui s’intéressent à l’équipe nationale des Comores car on ne propose pas assez de compétitions pour nos joueurs, en dehors des jeux de l’océan Indien c’est le néant. Notre projet est de faire venir des joueurs tous les 3 à 6 mois pour les faire jouer pour Mayotte. Nos relations avec les Comores ne sont pas apaisées donc c’est embêtant politiquement. Il n’y a pas de piscine, tout ça, sans infrastructures le sport n’avancera pas.

Fatima Souffou : “Concernant la jeunesse, nous travaillons pour la mise en place des assistantes maternelles, afin de créer des emplois et d’avoir un maximum d’enfants pris en charges, car pour le moment leur statut n’existe pas, il faudra un travail avec les parlementaires pour que ça soit possible. Avec la visite du Président on avait parlé de 2022 mais on doit pouvoir faire plus court.

On ambitionne aussi d’avoir des ambassadeurs dans la région avec un projet concret d’octroyer aux clubs sportifs des soutiens pour acheter du matériel et proposer des prestations par exemple pour les manzarakas, ainsi les clubs gagnent de l’argent et peuvent ainsi acheter leur matériel et payer leurs arbitres. Ça n’exclut pas de les subventionner mais ça les rendrait indépendants et responsables. Ce dispositif on peut l’étendre aux madrass pour véhiculer notre culture et nos conditions et pourquoi pas l’apprentissage du coran, pourquoi pas.

On proposerait aussi aux parents qui connaissent les contes qui font partie de l’apprentissage de la vie d’aller sur le temps périscolaire les conter auprès des enfants pour leur rappeler notre culture à grande échelle.”

Propos recueillis par Y.D.

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