30.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeTribune – Nabilou Ali Bacar : « L’extrême pauvreté justifierait-elle cela ? »

Tribune – Nabilou Ali Bacar : « L’extrême pauvreté justifierait-elle cela ? »

L’observateur de la société qu’est Nabilou Ali Bacar revient sur la corrélation entre immigration et délinquance pour la disséquer. Il refuse de la voir à travers le prisme de la pauvreté, « la société mahoraise a su faire avec ‘les moyens du bord’ », rappelle-t-il, en la ramenant au niveau de la parentalité.

L’extrême pauvreté justifierait-elle cela ?

« Aujourd’hui les Mahorais ou les collectifs des citoyens ne sont plus les seuls à faire directement le lien entre les niveaux extrême de violence juvénile et l’immigration irrégulière. Les plus hautes autorités de l’Etat l’affirment publiquement. Mais est-ce une affirmation présageant un traitement à la hauteur du phénomène ?

Ce qui est certain, c’est que ces propos sont politiquement incorrects et seule la preuve par les actes permettra d’emboîter le pas au verbe, et Dieu sait que des paroles, il y en a eues pour s’alarmer de cette violence insupportable qui attaque à toute heure, à n’importe quel lieu et qui s’en prend à tous publics.

D’aucuns parlent de violences d’appropriation pour motif de subsistance… Certes Mayotte reste le département le plus pauvre de France, et le phénomène des violences à Mayotte d’apparence simpliste s’avère complexe dans la réponse à apporter.

Ceci étant, bien avant l’émancipation de l’action publique au service de nos concitoyens dans les années 70, la société mahoraise a su faire avec « les moyens du bord ». Les gens se satisfaisaient donc de la pauvreté, pourrait-on se dire. Pourquoi pas puisque cette conception des choses ne semble pas contredire l’un des fondements de la société mahoraise que la religion musulmane sans être exclusive, interdit justement de convoiter le bien de son prochain. Ne t’arrivera que ce que Dieu t’a prescrit. Ce qui ne t’a pas été prescrit ne peut pas t’arriver. C’est ça la destinée. De fait, cette acceptation des choses t’interdit donc d’aller violenter l’autre encore moins de porter atteinte à sa dignité ou sa personne pour t’approprier son bien.

“La parentalité fonctionnait”

A travers les propos de Nabilou Ali Bacar, un autre regard sur l’évolution de la société mahoraise

Et donc s’il y a un canal qui aurait pu conduire les jeunes gens à basculer dans la délinquance ou expliquer cette violence « d’appropriation », c’est bien un déficit d’éducation et d’instruction. Que font les parents d’aujourd’hui ?

En tout cas, en leur temps, les parents mahorais ont fait leurs jobs, la parentalité fonctionnait, ils ont su s’adapter à l’émancipation de l’action publique qui sous-entend que le SIRKAL* doit faire pour ceux qui n’ont pas les moyens. Ils ont fait preuve d’une grande résilience, étaient bien pauvres, et leurs jeunes n’occupaient jamais la une de l’actualité.

Au contraire les pauvres d’aujourd’hui sont plus riches que ceux d’hier. L’INSEE nous le démontre, 77% de taux de pauvreté contre 84% hier. C’est un léger mieux pourrait-on dire. Le territoire de Mayotte tout comme les administrations locales, rendent de grands services aux démunis et pauvres venus d’ailleurs, tout ou presque ici est conduit pour eux, donnant le sentiment parfois qu’on est en train de confisquer aux Mahorais leur développement.

Mais si l’argent faisait le bonheur, ça se saurait ! »

Nabilou Ali Bacar

* Sirkali, les moyens de l’Etat

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...