La situation épidémiologique reste incertaine à Mayotte où l’épidémie continue à circuler.
“Pour les dernières 24 heures, c’est 31 cas positifs qui ont été diagnostiqués pour 72 tests hier” indiquait ce mercredi matin Dominique Voynet, directrice de l’ARS. Des données pas encore localisées à l’heure où elles étaient communiquées, mais qui montrent une remontée du taux de positivité au delà de 20%. Ce qui s’explique par une baisse du nombre de tests en raison d’une nouvelle pénurie de réactifs au laboratoire privé.
Quoi qu’il en soit, “on est toujours entre 20 et 40 cas par jour, soit 60 cas par 100 000 habitants et par semaine, on est au dessus du seuil d’alerte” constate la responsable.
Par ailleurs, un nouveau décès est à déplorer ce mercredi matin, il s’agirait d’une personne âgée d’environ 85 ans.
Le gros du travail de l’ARS reste l’identification des clusters, et la compréhension de comment le virus se propage. Ainsi la semaine dernière, les deux principaux clusters identifiés concernaient la prison et les pompiers de Longoni. Un autre, au centre de dialyse, laisse perplexe puisque ni le personnel ni les locaux ne semblent en cause dans la contamination des patients. Par ailleurs, le suivi du nombre de cas et l’annonce des clusters se fait avec un temps de décalage, dû au délai entre les résultats communiqués à l’ARS, et le travail d’enquête de Santé publique France qui remonte le fil pour chaque patient identifié.
Dans ces conditions, Mayotte reste résolument à l’orange, et la question des vols commerciaux n’est toujours pas réglée, à près d’un mois de la vague des départs en vacances.
“Sur les vols, on a cette difficulté qui est qu’on est en zone orange. On peut imaginer des vols qui amèneraient des personnes à Mayotte, mais dans l’autre sens, il y a le risque d’importer des cas en métropole. Une hypothèse serait d’imposer le test au départ de Mayotte, mais c’est impraticable pour nous” poursuit Dominique Voynet. En effet, cela nécessiterait au moins 250 tests par jour de départ, une “charge lourde pour les labos”. Des réunions interministérielles doivent encore avoir lieu pour trancher la question, une quatorzaine à l’arrivée ou un test à Paris sont des hypothèses sur la table. Mais pour Dominique Voynet, il serait injuste de soumettre les habitants de Mayotte à des conditions draconiennes alors que l’espace Schengen s’apprête à rétablir la circulation des personnes. Selon elle, le nombre d’habitants de Mayotte n’est en outre qu’une “goutte d’eau dans l’océan” au regard de la population nationale, et ne présenterait guère de risque de changer la donne en métropole sur le plan épidémique.
Une question que le premier ministre devrait arbitrer d’ici la fin de la semaine.
D’autres inquiétudes se font pressantes à un niveau plus local. L’approche des élections a fait l’objet de consignes strictes, notamment l’interdiction de meetings en intérieur, et le respect de règles sanitaires lors du porte à porte : pas de poignées de main, masque bien mis etc. De même l’approche de la saison des grands mariages est source de vigilance.
“On se prépare à édicter des mesures de vigilance sanitaire pour la saison des grands mariage, on travaille avec les autorités religieuses pour que les mesures dans les mosquées soient effectives et efficaces.”
D’une manière générale et alors que la vie reprend son cours sans qu’une explosion des cas ne soit constatée, Dominique Voynet prévient : actuellement, “tout va bien mais rien n’incite à relâcher notre effort”.
Y.D.
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