27.9 C
Dzaoudzi
vendredi 19 avril 2024
AccueilEconomieLa réouverture des marchés pour répondre à la crise alimentaire

La réouverture des marchés pour répondre à la crise alimentaire

Interdits pendant une courte période, les petits marchés ont rouverts en métropole avec barrières et gestes qui vont avec. A Mayotte, la mesure permettrait de redonner un second souffle aux familles qui dépendaient de cette ressource pour se nourrir.

Dans l’Hérault (34), 52 dérogations ont été accordées à des communes qui souhaitent maintenir un marché ouvert malgré la crise sanitaire. Dans le Morbihan, respectant la procédure, le maire de Vannes, comme plusieurs de ses pairs, a fait une demande de dérogation auprès de le préfecture, afin que marchés de plein air et halles aux poissons restent ouverts.

Un bol d’oxygène pour les petits maraichers et pour les pêcheurs qui retrouvent des débouchés. Des professions socialement mal couvertes en métropole, et pas du tout à Mayotte, surtout dans les dispositifs de prise en charge des professions sinistrées par la crise de Covid-19. Et pendant ce temps, la filière agricole plonge.

D’ailleurs, si dans un premier temps, le premier ministre avait annoncé la fermeture des marchés, dérogatoire dans le cas d’une décision préfectorale sur demande du maire, un arrêté du 16 mars 2020 du ministre de la Santé Olivier Véran autorisait l’ouverture des Commerces de détail alimentaire sur éventaires et des marchés.

Les adjoints au maire veillent au grain

A Mayotte où le secteur informel représente les deux tiers des entreprises marchandes selon l’INSEE, les ventes sur ces marchés sont une source de revenus non négligeable pour les femmes qui vendent bananes et fruits à pain. Et elles sont évidemment totalement exclues des dispositifs de chômage partiel. Avec une distribution alimentaire par les institutionnels qui peut s’avérer compliquée ici (on l’a vu ce vendredi !), cette solution permettrait de donner un grand bol d’oxygène à une partie des habitants.

Une ouverture encadrée bien sûr, pour éviter tout regroupement. Nous avons contacté à ce sujet un élu du Morbihan, qui témoigne : « Nous avons mis en place une organisation stricte. Deux adjoints au maire se positionnent aux deux entrées du marché pour filtrer les entrées au compte goutte. Et à l’intérieur, la police municipale veille au respect des distances de sécurité ».

Le risque du contact sur les fruits et légumes du marché, ne semble donc pas plus élevé que ceux qui sont proposés en supermarché, souvent touchés par plusieurs personnes, celui du paiement et le rendu de monnaie non plus, avec les précautions de port de gants qui s’imposent.

Des pêcheurs peinent à se ravitailler en essence

Deux barques de retour de la pêche cette semaine à Koungou

Pour encadrer l’ouverture sur le plan national, un protocole sanitaire avec les ministères concernés (Economie, Agriculture, Santé) a été mis en place « pour sortir de l’impasse », avait indiqué la FNSEA. Il propose un catalogue de mesures à adopter afin de garantir la protection sanitaire des commerçants et des clients. Il précise l’organisation générale du marché, avec la séparation des étals, la limitation des fréquentation, et le filtrage de l’entrée ainsi qu’un marquage au sol.

De leur côté, les pêcheurs arrivent plus ou moins bien à maintenir leur activité. Si à Koungou des barques de pêche vont et viennent, Pierre Baubet, armateur et directeur de la coopérative Copemay, témoigne d’une forte baisse d’activité, « je n’ai plus que 3 bateaux qui tournent sur 70 auparavant. »

En cause, l’approvisionnement en carburant selon lui, « les pêcheurs ne peuvent plus recharger leur carte chez Total, le siège est fermé ! », s’agace-t-il. La société que nous avons sollicitée, nous confirme la fermeture des bureaux, « pour éviter tout rassemblement », et explique qu’un dispositif a été mis en place, « les pêcheurs peuvent faire un virement, qui permet de recharger leur carte d’approvisionnement. » Peu ont un compte en banque, mais l’armateur peut jouer le rôle d’intermédiaire, plusieurs le font », explique Yasmine Saïd, directrice commerciale chez Total Mayotte. Elle invite à contacter* la société en cas de problème.

Un ensemble de solutions à activer pour ravitailler en produits frais la population, dont une partie peine à se confiner tant la recherche de nourriture prime.

Anne Perzo-Lafond

* 0269 60 12 94 ou 0639 69 14 07

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

4 Commentaires

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...