Ce vendredi matin, dès 6 heures, une trentaine de jeunes cagoulés s’en sont pris aux forces de l’ordre de permanence comme tous les matins, aux abords du lycée de Kahani. Pierre, chombos brandis, les 4 gendarmes mobiles et 3 gendarmes départementaux ont du riposter avec des grenades lacrymogènes en attendant les renforts.
Les agresseurs se sont alors dirigés vers le hub de Kahani, plaque tournante du trafic des bus qui avait déjà été l’objet de confrontation entre bandes il y a deux ans, ils ont alors caillassé un bus dans lequel se trouvait 30 élèves. La gendarmerie rapporte qu’ils ont alors fait le tour de l’établissement, pour tenter d’arracher le grillage et entrer dans l’établissement, mais l’arrivée des renforts les en a empêché, « nous avons pu les tenir à distance. » Les jeunes cagoulés se seraient alors réfugiés dans des bangas en face du lycée.
Les 47 gendarmes sur place, quasiment tous des mobiles, ont été de nouveau la cible de caillassages vers 8h20, « nous avons rétabli le calme peu avant 9h ».
Pendant ce temps, les élèves présents dans le lycée ont été mis en sécurité, « il n’y a pas eu de blessé ni chez les scolaires, ni chez les forces de l’ordre ».
Une réunion sécurité sous les cailloux
Le motif de ces actes de violence reste nébuleux, vengeance ou pas, « ils avaient l’air de vouloir entrer dans le lycée ». Difficile pour les gendarmes mobiles d’évaluer le profil des jeunes cagoulés, « on peut dire qu’il s’agissait en majorité des mineurs de 15-16 ans. » Trois interpellations ont eu lieu, dont un pourrait faire partie des délinquants. Âgé de 18 ans, il a été placé en garde à vue.
Hasard ou pas du calendrier, la préfecture et le rectorat devaient se rendre dans l’établissement ce vendredi matin au titre des réunions sécurité menées dans les établissements en tension. Une rencontre qui a pu malgré tout se tenir.
Des évènements similaires se sont produits ce vendredi tôt, vers 5h entre Trévani et Koungou avec des bandes s’en prenant violemment aux automobilistes, et dimanche dernier, c’était Kawéni qui était touchée.
Le président du conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, prend une nouvelle fois la parole au milieu de cette « flambée de violences », pour demander la tenue d’une « table ronde partenariale ». Il la voit sous « l’égide de l’Etat » et de tous les acteurs « allant de l’Education à la Justice en passant par les collectivités ». Mais il faut avant tout, et malgré cette compétence régalienne de l’Etat qu’est la sécurité, que le conseil départemental soit le chef de file de cette table ronde en étant force de proposition avec ce que ses services et ceux des mairies lui font remonter. Sous peine de plaquer des solutions « made by Paris », qui ne seront pas adaptées.
A.P-L.
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