La volonté politique a été affichée et “rien ne reviendra là dessus” assure le préfet Jean-François Colombet. Le président de la République a promis la piste longue en octobre dernier, et “nous demande des comptes” sur le sujet poursuit le représentant de l’Etat à Mayotte. Il tenait ces propos vendredi à l’issue d’un premier comité de pilotage réunissant les députés et sénateurs de Mayotte, diverses administrations et la direction de l’aviation civile (DGAC) qui porte le projet.
Lors de cette rencontre “nous avons présenté l’ensemble des travaux préliminaires qui devront précéder l’engagement réglementaire” résume le préfet. En clair, cette piste qui “va venir accompagner le développement de Mayotte” est bien promise, mais le calendrier reste vague. Les comités de pilotage (le prochain n’aura lieu qu’en septembre) mèneront aux “études de finalisation” lesquelles précéderont l’enquête publique.
Cette dernière devrait être lancée “d’ici la fin 2021” assure le préfet qui espère même “que ces délais soient raccourcis” d’environ 3 mois. Ce timing est essentiel pour tenir la promesse présidentielle d’une fin des étapes théoriques avant la fin du quinquennat”.
Mais si le chemin semble encore long avant d’entamer les travaux sur la piste, c’est par souci de rigueur explique le préfet. “Nous voulons un dossier fiable et solide juridiquement, nous ne voulons pas faire de cette piste la route du littoral de La Réunion. Nous devons faire ce travail avec professionnalisme”. Autre contrainte, le respect “du patrimoine mahorais, notamment environnemental”.
Pour bien faire les choses, l’Etat va investir 2,5 millions d’euros dans ces “travaux préparatoires”, en gros, des études, dans lesquelles “le conseil départemental va prendre sa part via le contrat de convergence”.
Quand viendra l’heure de débuter les travaux en col bleu, Mayotte pourra normalement compter sur des fonds européens. Pour la dernière fois, le fonds de développement régional FEDER pourra dans les RUP comme Mayotte servir à financer des infrastructures. L’aéroport en fera partie.
Quant à savoir à quoi ressemblera le projet, “nous avons discuté des hypothèses” indique le préfet. L’une d’elle devra être retenue d’ici un peu moins de 2 ans pour être présentée à l’enquête publique. A demi-mot, il ressort que la piste convergente aurait la préférence des acteurs du dossier, mais “l’option consistant à allonger, l’autre consistant à converger” seront “finalisées finement” et “instruites à fond” insiste le préfet qui ne veut pas parler d’option privilégiée à ce stade.
En résumé, si Emmanuel Macron a promis qu’il n’y aurait plus d’études, ce qui a pu faire penser à des travaux avant la fin du mandat, la réalité n’est pas si simple. Il va falloir encore compter sur de longs mois de travaux, comités de pilotage, études de finalisation et enquête publique avant d’entamer la lourde opération qui permettra aux Mahorais d’avoir la piste de leurs rêves : longue et durable.
Y.D.