Dans la suite du recensement de 2017, l’Insee, l’institut national des études statistiques et économiques s’est penché sur les familles de Mayotte. Le constat global est qu’on trouve sur l’île encore beaucoup de familles nombreuses. En tout, le recensement a comptabilité 54 000 familles, qui peuvent être des couples avec ou sans enfants ou encore des familles monoparentales. 45 000 familles ont au moins un enfant mineur, c’est 8700 de plus qu’en 2012. En tout, les familles de Mayotte élèvent 125 000 enfants mineurs, soit 2,8 enfants par famille en moyenne. En effet, plus de la moitié des familles avec enfants sont des familles dites nombreuses. Si celle-ci détone avec la réalité mahoraise, la définition métropolitaine d’une famille nombreuse, c’est à partir de 3 enfants. On parle de famille très nombreuses pour 4 enfants ou plus. Les familles très nombreuses concernent 29% des familles de Mayotte.
15 000 familles, soit un tiers, sont des familles monoparentales. Le plus souvent il s’agit de mères qui élèvent seules les enfants. C’est plus qu’en métropole (22%) mais moins qu’ailleurs en outre-mer.
En tout 38 000 mineurs vivent dans une famille monoparentale, et la monoparentalité concerne 28% des enfants de moins de 3 ans.
Par ailleurs, deux tiers des mères de famille nombreuse sont de nationalité étrangère, et les trois quarts des mères seules de familles nombreuses sont étrangères.
Mais tous les enfants ne vivent pas avec un de leurs parents. Il reste à Mayotte selon ce recensement 5400 enfants mineurs vivant sans leurs parents. Souvent qualifiés de “mineurs isolés”, ils n’en sont pas tous pour autant des enfants en dangers ou à la rue. “Beaucoup vivent chez un autre membre de la famille” note Jamel Mekkaoui, directeur de l’Insee. En revanche, peu de ces tuteurs disposent d’une délégation de parentalité en bonne et due forme. A noter que 44% des “mineurs isolés” sont de nationalité française.
L’analyse globale de la composition des familles de Mayotte conclut à “un modèle de pays en voie de développement” indique Jamel Mekkaoui. Selon lui, il n’y a “pas de convergence (vers le modèle européen), on a des indicateurs très spécifiques voire uniques sur le territoire”. En somme les familles nombreuses le sont toujours autant.
Ces données seront notamment utiles au Conseil départemental pour son schéma d’aide aux familles “qui détermine les actions pertinentes vis à vis des familles” et notamment les questions liées à la garde d’enfants, aux constructions de crèches etc.
Pour en savoir plus sur cette enquête : Familles Mayotte 2017
Y.D.
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