Dans le planning chargé des 24h de visite du président Macron, peu de place était faite au conseil départemental. L’axe retenu de la visite était évidemment la lutte contre l’immigration clandestine, et si on a parlé contrat de convergence c’est seulement au cours du déjeuner républicain.
Il faut dire que Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du conseil départemental, n’est plus très présent sur le territoire pour des raisons de santé, que sa 1ère vice-présidente est absente depuis plusieurs mois, un contexte qui n’incite pas au dynamisme. « La maison tourne », nous assure-t-on, mais c’est peut-être lors d’événements rarissimes comme celui de la visite d’un président de la République, que les failles se font sentir.
C’est d’ailleurs à la Case Rocher préfectorale (tout un symbole !) que Emmanuel Macron recevait les élus départementaux. Outre le président, étaient présents Issa Issa Abdou, 4ème vice-président chargé de l’action sociale et de la santé, Sidi Mohamed, 6ème VP chargé de la coopération décentralisée et des affaires européennes et Ben Issa Ousseni, 7ème VP chargé des finances.
Les sujets abordés lors de la rencontre portent donc sur ces 3 secteurs. Peu ou prou. En vedette au chapitre du social, la convergence des droits sociaux en matière de retraite, comme le président Macron l’a annoncée, mais aussi des personnes âgées, et handicapées. Les modalités restent à définir. L’accélération du calendrier de rattrapage en 2022 a été demandée, pas encore obtenue. Les élus ont ensuite proposé « l’extension des prestations encore inexistantes sur le territoire selon les modalités suivantes : étendre l’ensemble de ces prestations à 50% et fixer le rattrapage, sur le niveau national, également dans le timing du contrat de convergence ». Notamment l’application à Mayotte de la réforme nationale des 1.000 euros de retraite plancher, mais aussi l’alignement immédiat sur le niveau national, de 3 mesures : l’allocation de rentrée scolaire, la prime d’activité et la prime de fin d’année dite prime de Noël.
Une liste de demandes
En matière de coopération régionale, un cadre stratégique doit sortir, « avec des projets de développement qui en découlent », indique Soibahadine Ramadani. On parle toujours de l’objectif de d’intégration de Mayotte en tant que membre à part entière à la Commission de l’Océan Indien (COI) et la volonté du Conseil départemental et du mouvement sportif mahorais, d’organiser à Mayotte, les jeux des Iles de l’Océan indien en 2027. L’enjeu de la collaboration étroite des missions et ambassades françaises de la région autour du projet d’ouverture de Mayotte a également été abordé, « en facilitant un dialogue interculturel dans le canal de Mozambique, envisagé pour le long terme. Cette politique d’ouverture doit être accompagnée d’une volonté d’intégration de cadres mahorais au sein de ces institutions. »
Les questions économiques, enfin. On sait que le président du Département poursuit la mise en œuvre de son plan de mandature, notamment en matière d’aménagement du territoire. Dans cette optique, un 3ème Pôle de développement est prévu dans le centre-ouest. Mais dans le cadre des secteurs Opération d’Intérêt National (OIN) de l’Etat qui reste à appliquer à Mayotte, Soibahadine Ramadani a sollicité le président de la République « pour obtenir de l’Etat l’inscription de cette volonté, afin de désengorger Mamoudzou ». Le chapitre économique, comme les autres, aurait mérité d’être étoffé.
« Sur toutes ces questions, j’ai trouvé le Chef de l’Etat attentif, mobilisé et sensible aux questions concrètes concernant la vie des mahorais », rapporte le président du Département.
A.P-L.
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