Depuis le placement d’Aigle Azur en redressement judiciaire ce mardi, les mauvaises nouvelles se sont enchainées : la démission de son PDG Frantz Yvelin, alors que la trésorerie de la compagnie annoncée à 25 millions d’euros, ne serait en réalité que de quelques millions, si l’on exclut les 15 millions d’euros bloqués en Algérie, et qu’il faudrait « rapatrier », indique Martin Surzur, président du bureau du syndicat de pilotes SNPL chez Aigle Azur et membre du CE, dans les colonnes du Monde. Avec le retour de cette manne financière, le spectre de la liquidation s’éloignerait.
D’autres compagnies sont sur les rangs pour une reprise de la 2ème compagnie française, dont Air France, qui tient la 1ère place.
Du côté de l’impact sur la liaison Mayotte-Paris, pour laquelle un A330 d’Aigle Azur était affrété par Air Austral, si cette dernière s’était voulue rassurante, elle avait évoqué un « plan B, mis en place avec la Direction de l’aviation civile ». La haute saison est derrière nous, avec un retour à cinq liaisons hebdomadaires, et non plus sept, mais nous avons cherché à savoir comment les vols allaient être opérés. Surtout que depuis le 3 septembre, plus de 200 passagers sont bloqués à l’aéroport d’Alger, leur vol vers Toulouse ayant été annulé, rapporte France 3 région.
Du côté d’Air Austral, les solutions envisagées ont déjà été testées par le passé : « Il faut d’abord rappeler qu’en matière de liaison effectuée par Aigle Azur sur nos lignes, c’est Air Austral qui a la responsabilité de ces voyages, et qu’ils seront donc assurés. Dans le pire des cas, celui d’une immobilisation des avions d’Aigle Azur, nous ferions momentanément transiter les passagers par La Réunion, comme ce fut le cas fin juin, et en attendant de peaufiner notre plan B. » La montée en puissance de l’autre 787, aux couleurs du volcan, est notamment à l’étude, ou une plus grande sollicitation de l’A330 de Wamos, mais d’un standing moins élevé que ce que propose habituellement Air Austral.
Anne Perzo-Lafond