Fort de plus de 10 000 membres, le groupe Facebook STTM, Signalement tremblements de terre Mayotte voit se côtoyer boutades et articles sur le nouveau volcan. Malgré la profusion d’information que ses administrateurs parviennent à y réunir, l’impression “qu’on ne dit pas tout” germait depuis trop longtemps entre les lignes. Plusieurs membres ont alors tenté sans succès de participer à une conférence de presse (réservée donc aux journalistes), avant de se voir proposer une audience à la préfecture à Dzaoudzi. Rendez-vous était fixé pour six s’entre eux, qui pour la plupart ne s’étaient jamais vus “en vrai”.
Ce jeudi donc, les six membres du groupe étaient reçus par le sous-préfet Julien Kerdoncuf, et ont pu longuement questionner le directeur du BRGM Frédéric Tronel et Bachirou M’Ze, directeur adjoint du SIDPC, le service de la protection civile.
Des questions variées ont pu être posées pendant plus de deux heures de réunion, tant sur le plan scientifique que sur celui de la sécurité civile et des dispositions en cas de catastrophe naturelle. Bien sur, toutes les questions n’ont pas eu de réponse complète, puisque la recherche se poursuit sur certains sujets. “Ils ont été clairs en disant qu’il y a des points sur lesquels on ne peut pas répondre” salue Bruno Perrin, un des membres les plus actifs du groupe. Camille Seker, autre membre très active, semblait satisfaite de l’entretien, notamment en ce qui concerne les informations sur les dispositifs de secours.
“Des réponses à toutes les questions”
“On a posé des questions sur les lieux de rassemblement, les moyens d’alerte à la population, le transport des personnes dans des lieux sécurisés et leur hébergement”. L’occasion d’apprendre que la plupart de ces points dépendent en fait de chaque commune qui dispose d’un Plan communal de sauvegarde (PCS), consultable en mairie. “L’information existait, mais elle ne passait pas jusqu’aux habitants, comme si les communes agissaient comme un entonnoir” regrette Camille Seker.
Pour l’alerte à la population “on nous a expliqué qu’une étude est en cours pour installer des sirènes, ça c’est rassurant” poursuit-elle, ajoutant que “beaucoup de choses sont en cours”.
Pour ces membres du groupe, dont les publications laissent souvent entendre une prétendue rétention d’information, “on a vu qu’il y a une volonté de communiquer, ils ont répondu à chacune de nos questions, ils ont vraiment attendu qu’on ait posé toutes les questions qu’on avait à poser. On a apprécié qu’on nous tende la main, c’est énorme” poursuit Camille Seker. “Maintenant il faut patienter, les choses ne se font pas du jour au lendemain” conclut-elle.
Charge à ces porte-parole de communiquer à leur tour, sur leur groupe Facebook, les informations qu’ils ont reçues.
Y.D.