Cette fois ci, tout a démarré par un incident bête. Lors d’un contrôle programmé dans le cadre des boroscopes (sorte de scanners) effectués sur les ailettes des moteurs par les sociétés Rolls Royce et Air France industrie, une manip été mal effectuée, explique la compagnie Air Austral qui communique en amont : « Le vérin qui maintient le capot moteur a cédé malencontreusement et l’a déchiré légèrement, il faut donc le changer », nous explique la com de la compagnie. Un incident qui vient gonfler la liste de ses déboires depuis le début de l’année.
Une opération rapide, mais qui dans ce cas va demander un peu de temps, faute de pièce disponible, « nous sommes donc obligés d’immobiliser l’appareil, ce qui va induire des perturbations sur nos vols. » En particulier, celui qui devait décoller ce lundi soir de Roissy.
Surtout, une immobilisation qui risque de durer. Car en fin de soirée ce lundi, on apprenait que le boroscope était négatif: “Nous retombons sur la même panne d’ailettes que l’année dernière. Elles ne respectent plus les seuils à ne pas dépasser “, explique la représentante d’Air Austral un tantinet abattue à quelques jours de la haute saison. Car l’année dernière, l’appareil avait été immobilisé plusieurs semaines. “Nous ne sommes plus dans le même contexte où plusieurs compagnies étaient concernées par les mêmes moteurs Rolls Royce, mais l’immobilisation va durer plusieurs semaines malgré tout”.
Pour l’instant, une solution alternative a été trouvée, et c’est le grand retour des appareils de la compagnie espagnole Wamos Air, affrétés lors des situations de crise de la compagnie réunionnaise. Il prendra donc en charge les passagers ce lundi, avec un transit par la Réunion, « nous travaillons sur un temps de transit réduit », précise avec des pincettes Air Austral qui a encore en mémoire l’énervement, qui avait gagné les passagers le mois dernier, après avoir appris que leur vol direct se transformait en vol avec escale. Ce qui avait d’ailleurs motivé le député Kamardine, qui en était un des passagers, à créer une association d’usagers.
Les contraintes de la compagnie Wamos ne permettent toutefois pas à l’appareil de redécoller de Mayotte ce mardi pour assurer la liaison vers Paris, « leur temps de repos est de 16h, impliquant que nous sollicitions d’autres compagnies pour un rerouting des passagers. » C’est à dire qu’ils seront redirigés vers d’autres compagnies aériennes, comme Air Madagascar, par exemple. « C’est en cours ».
« Nous regrettons évidemment vivement ce désagrément pour les passagers », rapporte la compagnie qui aurait souhaité que tout entre dans l’ordre au plus vite, “mais nous ne savons pas combien de temps notre B787 restera immobilisé”.
A.P-L.