Un habitant de Bouéni nous a contacté pour nous avertir de l’arrivée d’un bateau de migrants, « en provenance d’Inde », nous indiquait-il. Il en dénombrait 17. « Ils sont 18, rectifie le général de gendarmerie Philippe Leclercq, que nous avons contacté, et ce sont des Sri Lankais. C’est la première fois que des ressortissants de ce pays arrivent à Mayotte, c’est plus habituel à La Réunion. »
Cette île du sud de l’Inde, autrefois appelée Ceylan, a été le théâtre d’une série d’attentats suicide en avril dernier, qui ont frappé le dimanche de Pâques trois églises chrétiennes et trois hôtels, faisant 253 morts. Les auteurs de l’attentat appartenaient à un groupe islamiste. Le Quai d’Orsay indique que l’état d’urgence a été décrété depuis, dans ce pays. Mais bien avant cela, de nombreux migrants du même pays sont arrivés à La Réunion, environ 280. Une partie des habitants, à majorité tamoule, serait expulsée de leurs terres par le pouvoir sri lankais, selon ce qu’avait expliqué au quotidien Libération un scientifique habitant Pondichéry.
Ils ont touché Mayotte après 15 jours de mer sur un boutre, à la voile, et ont donc été pris en charge sur le plan sanitaire. Il était encore trop tôt ce matin pour savoir s’ils comptaient demander asile à la France, mais c’est vraisemblablement ce qu’ils vont faire.
Tous n’obtiennent pas le statut de réfugiés, après que leur dossier ait été épluché par l’OFPRA, l’Office Français des Réfugiés et Apatrides. En avril dernier, la moitié des 120 migrants qui avait accosté à La Réunion, avait vu accepter leur demande d’asile, l’autre avait été expulsée vers le Sri Lanka par un vol spécial affrété au départ de l’aéroport de Saint-Denis.
A.P-L.