Le jeune Medri se prête au jeu d’autant plus volontiers qu’il compte embrasser la carrière plus tard : il enfile un à un les éléments de la tenue d’un gendarme en opération, jusqu’au bouclier et la matraque, on ne voit que ses yeux sous la visière : « C’est très lourd ! » lâche-t-il. « C’est pour ça qu’il faut beaucoup d’entrainement », répond Zaïnoudine Younoussa, gendarme mobile de l’escadron de Limoges.
Natif de Mayotte, il profite de son passage de 3 mois sur l’île pour faire de la sensibilisation : « Comme eux, j’étais au lycée Bamana en 2008, quand j’ai obtenu mon Bac ES. Je veux leur transmettre l’idée que si on veut, on peut. Avant tout, il faut aimer ce métier. » La Cité des métiers profitait de sa présence pour convier 3 classes de Première et Terminale STMG à une journée découverte jeudi dernier.
Les voies d’accès
Des jeunes diversement motivés, « moi, c’est l’uniforme qui m’attire », « moi, c’est le travail, l’action, l’adrénaline que tu ressens quand tu chasses les délinquants. » Ils ont l’âge de ne pas en rester à une image idéalisée, et c’est le parcours à suivre qui les intéresse avant tout, « on peut entrer dans la gendarmerie directement après le Bac », ont-ils retenu.
Ils peuvent également intégrer le corps sans Bac, mais avec des concours internes ensuite pour devenir sous-officier. « Vous pouvez aussi être gendarme adjoint volontaire, pendant 5 ans maximum, mais pour faire carrière, il faut être officier ou sous-officier », complète Zaïnoudine Younoussa. Il revient sur son parcours, « quand j’ai passé le concours, nous étions 5.000 pour 480 places », un challenge ! Ces dernières années, davantage de places ont été proposées, « en raison des attentats de novembre 2015 ».
Une initiative à souligner de Saoudat Abdoul-Hamid, Chargée de communication de la Cité des Métiers, et surtout très fière de son neveu Zaïnoudine Younoussa, qui a su transformer son rêve en réalité. A reproduire avec d’autres métiers pour ouvrir l’horizon aux jeunes lycéens.
Anne Perzo-Lafond