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samedi 2 novembre 2024
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500 millions d’euros de programmation d’établissements scolaires d’ici 2025

Réduire le nombre de classes en rotation, et généraliser progressivement les réfectoires : voilà deux axes forts des dépenses de l’enveloppe de 500 millions d’euros débloquée par l’Etat. Un investissement sécurisé par un apport d’ingénierie.

Une grande tablée pour programmer les constructions scolaires sur les prochaines années à Mayotte. Présidée par le préfet Dominique Sorain, en présence des représentants des services de l’Etat, du département, des communes, du Conseil Economique, social et Environnemental (CESEM), de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM), la Commission des constructions scolaires tenait une réunion annuelle de poids : il s’agissait de fixer les investissements dans les établissements scolaires et les réfectoires, en dispatchant l’enveloppe de 500 millions d’euros du gouvernement, annoncée dans le Plan Avenir pour Mayotte, un effort sans précédent.

Et pour cela, il fallait aussi entériner la mise en place d’une mission d’assistance à maitrise d’ouvrage diligentée par l’Etat. Son travail permettra de projeter un plan de constructions scolaires à 10 ans.

Une réunion qui a notamment permis aux acteurs, notamment aux communes, d’avoir plus d’éclaircissement sur les construction et rénovations d’écoles du premier degré. Si 2017 et 2018 ont bénéficié d’une enveloppe de 20 millions d’euros par an, ce sont 30 millions d’euros qui sont alloués en 2019, 2020 et 2021, portant le total à 130 millions d’euros dépensés sur 5 ans. Tableau en main, les élus ont pu décortiquer les montants et interroger le préfet sur ce qui relevait des Dotations de constructions scolaires, du Fonds Exceptionnel d’investissement, et du Fonds de Compensation de la TVA.

Un rattrapage du sous-investissement passé

Dominique Sorain entouré de Mariame Saïd (CD) et de Saïd Omar Oili

Ce sont donc 469 salles neuves, 770 rénovées et 57 réfectoires qui seront livrés pour le 1er degré sur 2017-2025, soit sur 8 ans et non 5 , « parce que certains investissements ne porteront leurs fruits que un à deux années suivant leur déblocage », précisait le sous-préfet Dominique Fossat. Un plan sans précédent, qu’il faut voir aussi comme un rattrapage du déficit d’investissements de ces dernières années, comme le rappelait le préfet : « Nous allons déjà réduire le nombre de classes en rotation, dont Dembéni pâtit notamment à 100%, et améliorer la scolarisation des 3 ans, pour la passer de 40% à 53% à la prochaine rentrée. Il faut également poursuivre le dédoublement des classes de CP-CE1 en REP+. »

Dans le second degré, 7 collèges, 5 lycées, un internat et 6 cuisines centrales seront créés, et 10 collèges et 6 lycées seront restructurés. Ce qui va permettre de casser leur gigantisme, puisque Mayotte détient régulièrement le record du plus gros collège de France, avec Koungou. Sur les créations: Bouéni accueillera un collège cette année, et en 2021, ce seront les lycées de Longoni, le collège de Bouyouni, et un internat de réussite éducative à Kawéni. D’autres sont annoncés sur les années suivantes (voir le tableau en photo ci-dessous). En 2022, un collège et un lycée sur Mamoudzou Sud. Sur les restructurations ou extensions, sont programmés les collèges de Sada, de M’tsangamouji, de Dzoumogné, de Tsimkoura, de Doujani, de Kani Keli, de Chiconi ou de K1.

Des projets sur le papier qui se concrétiseront grâce à « la mobilisation d’ingénierie, par des moyens humains et financiers supplémentaires dans les services de l’Etat, dont la DEAL, permettant d’accélérer le financement et la réalisation de la programmation. Il ne faut plus se retrouver dans la situation de restituer des crédits », appuie le préfet. Nous l’avons interpellé sur le facteur bloquant qu’est le foncier : « Nous avons présentés les projets sur lesquels il n’y a aucun problème de foncier. Ils sont tous à maturité suffisante pour être lancés. »

Absence de concurrence dans la restauration

Projet d’école élémentaire à Combani

Autre avancée, les réfectoires et les cuisines centrales qui vont fleurir peu à peu, améliorant les conditions de scolarisation et de nutrition des élèves. L’Etat augmente la Prestation d’Aide à la Restauration Scolaire (PARS) de 20 centimes par collation et par repas, dans les établissements du 1er degré. Un sujet débattu autour de la table, en raison d’un constat : toute la PARS n’est pas consommée à Mayotte. « Il reste environ 2 millions d’euros », rapportait la CSSM. Un comble, pour Saïd Omar Oili, président de l’Association des Maires de Mayotte (AMM) : « Ça interpelle car beaucoup d’enfants sont en dénutrition à Mayotte ! »

Plusieurs raisons sont évoquées par Dominique Fossat : « Des problèmes de montage de dossiers dans les communes qui allouent la PARS, mais aussi de procédures de comptage des repas pris ». Choix a été fait de dépenser le reliquat de PARS dans la construction de réfectoires.

La qualité des repas est aussi en cause: « Contrairement aux collations, dont la qualité nutritive pose aussi problème, pour les repas, il n’y a qu’un seul prestataire, Panima, avec une qualité qui pose problème. » Les maires dénonçaient également une augmentation du prix du repas par Panima, « dès que l’Etat a abondé la PARS, mais ils n’en ont pas profité pour améliorer la qualité. » En métropole, la participation communale et celle des parents est plus importante, permettant d’avoir une restauration de meilleure qualité.

La programmation des constructions et extensions dans le second degré

L’avenir est à la concurrence dans ce domaine, avançait Dominique Sorain, « la mise en place de cuisines centrales devrait attirer de nouveaux opérateurs. » Une Commission de restauration scolaire doit être mise en place.

Un travail mené de concert, saluaient tous acteurs, qui se réjouissaient de se retrouver de manière « apaisé » pour faire évoluer ce domaine vital pour Mayotte puisqu’il pèse sur les conditions de scolarisation.

Anne Perzo-Lafond

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