Pendant des années, il était passé à travers toutes les mailles du filet administratif.
Un brigadier “bien noté” de l’administration pénitentiaire, installé à Mayotte, vivait en fait sous une fausse identité.
C’est une fiche de recherche émise par le parquet de Nantes qui a révélé l’affaire alors que l’homme était en déplacement. Une longue enquête a permis de dévoiler qu’il vivait depuis des années avec l’identité d’un cousin malgache.
Tout commence quand l’homme, de nationalité comorienne, est encore adolescent. Son oncle, un Malgache ayant combattu pour la France et obtenu la nationalité, lui confie le certificat de naissance de son fils, vivant lui en métropole. Le but, permettre à ce neveu d’aller étudier à Madagascar. Mais la combine a duré bien au delà des études. Après ses études, le jeune homme s’installe à Mayotte où il conserve l’identité frauduleuse de son cousin. Il y demande la nationalité française et l’obtient. Peu après, il passe les concours de l’administration pénitentiaire qu’il réussit, et grimpe les échelons. Bien noté par sa hiérarchie, il devient brigadier, jusqu’à ce que l’affaire soit révélée.
Pendant ces années, l’homme fait sa vie, il a sept enfants, dont l’état civil reprend la fausse identité adoptée par leur père.
Des conséquences pour les enfants
Après sa garde à vue, il n’a plus donné signe de vie à son employeur, qui a d’ailleurs craint pendant un moment qu’il se soit suicidé, rapporte le parquet. “Mais il était présent à l’audience et a expliqué qu’il avait effectivement continué d’utiliser l’identité du cousin, ne l’ayant jamais rencontré et ne sachant pas que cela pourrait lui causer du tort. Il disposait par ailleurs de documents d’identité comoriens à son nom” qu’il continuait à utiliser, selon l’endroit et les circonstances.
Mais avec ce procès, la double vie a pris fin et les conséquences seront notables. Pas tant pour le cousin, mais pour les enfants du condamné, qui devront recevoir un nouveau nom, et verront leur situation administrative compliquée.
Le procureur Rieu a requis 10 mois de prison avec sursis et l’interdiction d’exercer une fonction publique. Seule la peine de 10 mois de prison avec sursis a été retenue par le tribunal. La peine sera toutefois inscrite au casier judiciaire.
Y.D.
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