Le ministre des outre-mer, Annick Girardin et le ministre de l’Économie et des Finances ont nommé mercredi un délégué à la concurrence en outre-mer, suite aux engagements pris à La Réunion lors du mouvement des gilets jaunes et dans la dynamique des orientations du Livre bleu outre-mer.
Après le déplacement sous-tension d’Annick Girardin à La Réunion, le gouvernement se dit résolu à lutter « contre la vie chère en apportant des réponses fortes, adaptées aux enjeux propres des territoires ultra-marins, et conçus en lien avec le monde économique, les collectivités locales et les citoyens. L’action de l’Etat doit être plus visible et plus efficace », est-il précisé dans un communiqué.
Parmi les réponses, Francis Armand vient d’être nommé délégué à la concurrence outre-mer à la suite d’une réunion de travail réunissant des acteurs institutionnels sur la concurrence et la consommation en outre-mer, mercredi au ministère de la rue Oudinot.
Médiateur des relations commerciales agricoles au niveau national de la DGCCRF (La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes), Francis Armand aura pour mission de « contribuer à une meilleure appropriation dans les outre-mer de la politique de renforcement de la concurrence sur les marchés des biens et services ».
Le premier travail de cet inspecteur général de l’INSEE sera une prise de contact avec l’ensemble des acteurs de l’économie réunionnaise mais sa mission s’étend bien à l’ensemble de l’outre-mer.
Il compte entamer « une prise d’information auprès des parties prenantes à l’économie réunionnaise, que ce soit les associations de consommateur, les opérateurs économiques à tous les niveaux, les grossistes les importateurs, les distributeurs et aussi bien sûr les entreprises de services, comme les banques et les transporteurs », a déclaré le nouveau délégué au micro de la 1ere.
Plus largement, les missions de Francis Armand, telles que décrites par le gouvernement par voie de communiqué, seront de :
« – recueillir les attentes des associations de consommateurs, et les observations des acteurs économiques locaux ;
– réaliser un travail de pédagogie au sujet des outils existants pour lutter contre les pratiques qui portent atteinte à une saine concurrence, et contribuer avec les DIEECTE à une meilleure communication locale sur les actions de l’Etat en ce domaine ;
– Assurer le suivi de la mise en oeuvre des recommandations de l’Autorité de la concurrence pour le renforcement de la concurrence sur les marchés ultra-marins ;
– Examiner les améliorations possibles dans la mise en oeuvre du bouclier qualité-prix ;
– examiner également la problématique particulière des coûts de transport dans la formation des prix;
– proposer un diagnostic au sujet du panel d’outils de l’Etat pour lutter contre les pratiques portant atteinte au bon fonctionnement du marché, et le cas échéant les évolutions de nature à renforcer son efficacité ;
– participer le cas échéant à des négociations de modération des prix sur les filières les plus problématiques avec l’ensemble des acteurs de la chaîne, sous l’autorité du ministre de l’Économie et des Finances. »
Francis Armand et le gouvernement insistent sur la transparence de cette mission. Les travaux seront mis à disposition du public et mis à jour régulièrement, afin d’entrer « dans le cadre des dispositifs de participation citoyenne et du grand débat voulu par le président de la République », précise ce même communiqué.
Relais dans les territoires de la mission du délégué, les Dieccte (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) devraient être renforcé, croit savoir le délégué.
La rédaction
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