Vous doutez encore du réchauffement climatique ? Eh bien, les dernières données concernant les températures du mois de juin à Mayotte vont peut-être vous faire changer d’avis. Une fois encore, le thermomètre s’est affolé permettant à Mayotte d’enregistrer trois nouveaux records.
Selon les informations fournies au JDM par Météo France, le mois dernier a pulvérisé le précédent record de chaleur pour un mois de juin sur notre île. La température moyenne observée sur le mois s’établit à 27,1 degrés, soit 1,3 degré de plus que le précédent record. Depuis 1951, date des premiers relevés météo fiables à Pamandzi, jamais une telle température moyenne n’avait été observée… Même les spécialistes n’en reviennent pas. «Battre un record de 1,3 degré, c’est rare. C’est quelque chose d’énorme», constate Bertrand Laviec de Météo France à Mayotte.
Et ce n’est pas tout. Mayotte s’est offert deux autres records durant ce même mois. Ainsi, les températures maximales n’ont jamais été aussi élevées: elles s’établissent en moyenne sur ce mois de juin à 30 degrés. Les normales ne sont que de 28,5 degrés.
La journée la plus chaude
Enfin, le 1er juin a été le jour le plus chaud jamais enregistré à cette période de l’année à Mayotte avec des températures maximales qui sont montées jusqu’à 31,6 degrés.
Seules les températures minimales sont restées dans les normes, grâce à une faible couverture nuageuse durant la plupart des nuits du mois de juin, permettant une certaine fraîcheur au petit matin.
Pamandzi étant la station météo la plus ancienne, elle est la seule à permettre une analyse sur une longue durée. Il faut en effet 30 ans de relevés pour établir des «normales» qui servent de base à toutes comparaisons. Mais ailleurs, de Mtsamboro (avec des maximales à 31,5 degrés contre 30,9 en moyenne) à Mzouazia, la tendance a été la même avec des températures très anormalement hautes.
Une tendance installée
Nous ne sommes évidemment pas les seuls à vivre une telle situation. Dans les îles qui nous entourent aussi, juin devrait se classer en première ou en 2e position en termes d’intensité de chaleur, aux Comores ou à Madagascar. Et ce qui est préoccupant, c’est qu’aucun phénomène climatique, du type El Niño, n’est en cours. On assiste bien à un réchauffement structurel que la longue liste de records dont nous nous faisons régulièrement l’écho témoigne.
Et ce n’est donc pas fini. Les prévisions météo trimestrielles publiées par Météo France donnent à comprendre que le mois de juin n’est pas un accident mais bien une tendance marquante de cette année. De juillet à septembre, ces prévisions saisonnières indiquent que cette chaleur anormale devrait se poursuivre.
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