L’affaire avait été jugée en juin dernier, après 5 renvois, dont 4 de son fait : l’ancien directeur général de la SIM était accusé d’avoir perçu indûment une indemnité de 435.480 euros lors de son départ.
Mahamoud Azihary s’est toujours vu en sauveur de la SIM, et les chiffres lui donnent raison, ainsi qu’un audit diligenté lorsque la trésorerie commence à faire défaut. Est ce son indemnité mensuelle de 12.000 à 20.000 euros, qu’il a toujours déclaré conforme aux structures comparables en métropole, qui a dérangé, ou son mode de management, parfois viril ? En tout cas, le changement de conseil d’administration de la société, va sonner le glas de l’ère Azihary.
L’auteur de Mayotte en « Sous-France », voit la main de l’Etat, lorsque le docteur Ramlati Ali est élue à la présidence de la SIM. Si elle vote avec les représentants de l’Etat en faveur de son départ, obtenu par 8 voix contre 2, elle explique que c’est après avoir cherché un consensus avec son directeur. Qui rappelle qu’un courrier était sorti opportunément à Paris sur le non renouvellement des directeurs de SIDOM après deux mandats.
Des arguments qui ne peuvent que rester en marge d’une décision judiciaire, qui ne porte que sur le contenu de la délibération de 2012 précisant ses indemnités de départ. S’il prétend qu’aucun montant n’y figure, la SIM produit le document qui les fixe à 130.000 euros par an, en indiquant à l’article 5 que toute révocation monterait l’indemnité à 2 ans de salaire. Soit 260.000 euros, auquel il est rajouté un billet d’avion pour Paris, pour lui et sa famille, d’un montant de 4.000 euros.
La somme de 435.480 euros, qu’il justifiait notamment par des frais de transport aériens pour prés de 40.000 euros, est jugée exagérée, et Mahamoud Azihary est donc condamné à restituer 170.952 euros.
Logiquement, sa demande de 2 millions d’euros de dommage et intérêts est également rejetée. « C’est ce que demandait la SIM », commente Me Idriss.
Me Ahamada qui défend Mahamoud Azihary indique que son client va faire appel : « Les indemnités de ruptures sont calculées sur une rémunération de base, dont les 264.000 euros ne sont qu’une partie. D’autres avantages sont prévus. » Avant de détailler, Nadjim Ahamada préfère s’appuyer sur la lecture de la délibération qu’il n’a pas encore eue entre les mains.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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