Des constructions scolaires déficientes et non rétrocédées aux mairies, le parc est mal en point à Mayotte et nécessite une solution énergique… pas sûr que ce soit le cas…
C’est un peu la comédie royale qui se joue dans les arcanes des mairies. Le Syndicat Mixte d’Investissement et d’Aménagement de Mayotte (SMIAM), dont les prérogatives sont toujours de construire des établissements scolaires du premier degré et des infrastructures sportives, est montré du doigt : « 80% des écoles ne respectent pas les règles d’hygiène et de sécurité, il manque 600 salles de classes » se scandalise d’un côté le syndicaliste du SNUipp, Rivomalala Rakotondravelo.
« Où sont passés les millions que nous versons chaque année ? » renchérissait Ibrahim Boinahery, maire de Tsingoni, et président de l’association des maires de Mayotte. « Il nous faudrait 12 millions d’euros pour réparer les 22 écoles sur 38 qui ont reçu un avis défavorable de la Commission de Sécurité » complétait Moutuidine Yahaya, adjoint au maire de Mamoudzou chargé de l’urbanisme.
Une solution : « créer un Groupement d’intérêt Public coprésidé par l’Etat et la Collectivités » avait proposé le préfet Jacques Witkowski, las de ne pas voir érigés en bâtiments scolaires les 10M€ annuels versés par Paris. « Une somme insuffisante” avait rétorqué Anissi Madi Ahamada, président du SMIAM, plutôt content de voir l’État reprendre la main à travers un GIP.
Au final, peu de changements sont à espérer. Ibrahim Boinahery, avant de s’envoler vers Paris, indiquait être favorable à un SMIAM-bis, présidé par un maire, « pas moi en tout cas ! » assure-t-il, avec un directeur nommé par la Préfecture.
La conversation risque d’être tendue en Préfecture ce mercredi si cette mouture définitive est présentée au préfet…
Anne P-L.
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